Presse, Juin 2019
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L'artiste californien invite la pop culture à la Cité Radieuse jusqu'en août
Avant de devenir une grotte et d’accueillir le vrombissement d’une fumante Batmobile, cet espace sombre était le lumineux gymnase de la Cité Radieuse dessinée par l’architecte Le Corbusier. La fantaisie du fondateur du Mamo – pour Marseille Modulor, ce centre d’art qu’Ora Ito a installé au faîte de la célèbre unité d’habitation en 2013 – convoque cette année la célébration joyeuse du mythe hollywoodien revu par Alex Israel. Le jeune artiste et entrepreneur qui a fait de Los Angeles son sujet principal y a donc garé LA batmobile du film culte de Tim Burton. Le bolide semble avoir fait comme un irréel saut spatio-temporel depuis Gotham City jusqu’ici.
Pour compléter l’illusion et le clin d’oeil à l’icône vengeresse, un immense projecteur de la Seconde Guerre Mondiale fait planer, de jour comme de nuit, l’ombre ailée de Batman dans le ciel depuis le toit-terrasse de l’unité d’habitation désormais classée à l’Unesco. Si Alex Israel expose pour la première fois à Marseille, il affirme que c’est aussi la première fois que le fameux “bat-signal” est projeté dans les airs (dans les scènes du Batman de 1989, il s’agirait d’un effet spécial).
Avec son geste pop, l’Américain qui a l’habitude de détourner des décors de films pour en faire des oeuvres d’art, dit avoir voulu souligner le côté mythique de Marseille : “On raconte que dans les années 60, un homme était tué chaque jour dans la rue, et ce bâtiment en béton me remémore aussi Gotham City“. Le symbole ailé éclairant l’azur depuis 56 mètres de haut, évoque pour Alex Israel, fasciné depuis ses 6 ans par l’univers fantastique de Batman, “l’espoir, l’héroïsme, le courage, l’Amérique, Hollywood, le danger… tant de choses différentes“. Quant au designer Ora Ito, cette septième exposition, n’a pas seulement été pour lui une obsession mais également un vrai défi logistique. “Un miracle“, dit-il, réalisé en moins de deux mois. Ou une folie tout droit sortie de vieux comics.
Journaliste : G.G.