Le Modulor

, Avril 2013
Photos © Fondation Le Corbusier / ADAGP

Le Corbusier construit et représente sa grille sur la silhouette d'un homme debout, levant un bras. En bâtissant l'échelle humaine, le Corbusier rejoint notamment les architectes de la Grèce antique. Comme ceux ci il aménage l'espace architectural pour que le corps s'y reconnaisse.

Sa réflexion sur le comportement de l’homme, sur l’équilibre des volumes, de leurs dimensions et proportions l’amène à établir une grille de mesures s’appuyant sur le “Nombre d’Or”. Il construit sa grille par rapport aux différentes parties du corps humain et l’appelle “le Modulor”. D’une taille d’1,83m, la silhouette lève un bras pour atteindre la hauteur de 2,26m. Déclinées, ces proportions harmonieuses règlent les rapports d’échelle entre tous les éléments de la Cité Radieuse. Portes, fenêtres, allèges, rampes, marches… tout est saisi et magnifié dans cette réinterprétation du nombre d’or, réécriture décapante d’un symbole universel. Né de la rencontre du Module et du Nombre d’Or, utilisé et mis en pratique pour la première fois dans l’Unité d’Habitation de Marseille, le Modulor est un mot valise dont le contenu reste à explorer. C’est avant tout la prise en compte de l’homme, “cet animal qui doit pouvoir s’ébrouer tout à son aise dans l’espace de sa maison”, qui guide les choix architecturaux de Le Corbusier. ”La nature est mathématique, les chefs-d’œuvre de l’art sont en consonance avec la nature. Ils expriment les lois de la nature et ils s’en servent”. Voilà bien le credo sur lequel Le Corbusier fonde son action. Au modulor va s’ajouter un besoin de normalisation aussi bien en architecture qu’en construction mécanique. Cette normalisation s’impose esthétiquement, “pour plus d’harmonie” et économiquement dans cette phase de reconstruction urgente au lendemain de la guerre. La nécessité est la construction en masse de logements (le Corbusier va jusqu’à parler de “machine à habiter”). Le modulor est ainsi utilisé pour respecter l’échelle humaine.