MAMO
Centre d'art de la Cité Radieuse
280 Boulevard Michelet
13008 Marseille, France
Inauguré à l’initiative du designer Ora Ito en 2013 avec une exposition de l’artiste Xavier Veilhan suivie de quatre autres de Daniel Buren, Dan Graham, Felice Varini et Jean Pierre Raynaud, le MAMO (Marseille Modulor) fête cette année ses cinq ans avec une exposition d’Olivier Mosset.
Inauguré à l’initiative du designer Ora Ito en 2013 avec une exposition de l’artiste Xavier Veilhan suivie de quatre autres de Daniel Buren, Dan Graham, Felice Varini et Jean Pierre Raynaud, le MAMO (Marseille Modulor) fête cette année ses cinq ans avec une exposition d’Olivier Mosset.
Celui-ci est donc le sixième artiste invité du MAMO offrant ainsi un sixième point de vue singulier sur la Cité Radieuse du Corbusier, sa terrasse et son gymnase redevenus centre d’art.
« Avec le soutien de Longchamp et des Galeries Lafayette, le MAMO poursuit ainsi son cycle d’invitations annuelles auprès d’artistes immenses, seuls capables de prendre le pouvoir sur ses espaces imposants et de se mesurer à ce lieu hors du commun. » Ora Ito.
L’exposition “Untitled” réunit deux œuvres monochromes, monumentales (une de 18m et l’autre de 5m) et colorées, emblématiques des recherches en peinture engagées par l’artiste depuis quarante ans ainsi qu’une Harley Davidson 74’ Panhead de 1957.
À la recherche d’une peinture ne faisant référence qu’à elle-même et à son histoire en tant que médium, Olivier Mosset poursuit avec rigueur un travail de déconstruction de la peinture débuté dès les années 1960 au sein du groupe B.M.P.T aux côtés de Daniel Buren, Michel Parmentier et Niele Toroni.
Olivier Mosset remet ainsi en question dans son travail les notions de savoir-faire, d’originalité et de prétendue unicité de l’œuvre en s’approchant, par là même, au plus près des limites de la peinture. Mais afin de détacher son travail des cercles noirs sur fond blanc qu’il avait un temps multiplié, et de ne pas tomber dans les affres d’une répétition qui aurait eu valeur de signature – alors même que Mosset revendique se détacher de la notion de paternité de l’œuvre -, un type particulier de monochromes se sont déployés dès 1977. Dans une palette variée issue de l’univers plastique mais aussi des univers naval et automobile, ces monochromes sont à l’image des recherches plastique et objective de l’artiste pour qui ces médiums ne doivent être jugés uniquement pour ce qu’ils sont et la façon dont ils sont appliqués, en leur qualité unique de medium pictural, et sans aucune autre association d’idées.
Par ailleurs, l’acquisition d’une première Harley Davidson dans un surplus de l’armée américaine en 1960 devait concrétiser l’intérêt profond de l’artiste pour l’univers des bikers, leurs codes et leur mode de vie. Allant jusqu’à accueillir dans son atelier de la rue de Lappe à Paris des réunions de clubs de motards, leur univers devait influencer le travail de Mosset jusqu’à inclure des motos peintes dans ses expositions. De l’utilisation du médium peinture comme objet à la présentation de motos telles des ready-mades, une nouvelle étape était franchie. La Harley Davidson 74’ Panhead de 1957 présentée dans “Untitled” aurait pu être une des nombreuses motos qui ont accompagné l’artiste dans ses diverses traversées des ÉtatsUnis, pays où il séjourne et travaille depuis 1977 (à Tucson dans l’Arizona). Parée de cette couleur miroitante, cette moto est une parfaite introduction aux œuvres récentes, monumentales, spécialement conçues pour le toit terrasse de la Cité Radieuse.
Avec son solarium, sa vue et la “brise marine” marseillaise, le toit terrasse de la Cité Radieuse offre donc un écrin parfait aux œuvres d’Olivier Mosset. À la suite des interventions in-situ qui se font habituellement par le biais de wallpaintings, il accueille cette fois-ci de grands aplats métalliques de cinq sur dix-huit mètres, peints à l’aide de peinture « caméléon », et cuits afin de donner lieu à des jeux de reflets en forme d’hommage inédit au soleil estival qui baigne la cité phocéenne. À chaque pas effectué le long de ces œuvres se révèle un reflet d’une réalité changeante et éphémère contrastant avec leur monumentalité, robustesse, incarnation et impermanence.
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