Événements, Novembre 2015
Photos © Studio Erick Saillet; © Studio Ora ïto; © Otimah!
Conférence sur l'architecture : la rencontre de deux architectes de talent au MAMO.
Au dernier étage de la Cité Radieuse de Marseille, au MAMO, OTIMAH! a organisé mercredi 21 octobre dernier la première édition de la Conférence sur l’Architecture. Près de 250 professionnels (architectes, designers, etc.) ont été réunis autour de deux architectes de talent : Eduardo Souto de Moura (lauréat du prix Pritzker en 2011) et Stéphane Fernandez (professeur à l’École Nationale Supérieure d’Architecture à Marseille). Jean-Lucien Bonillo, également enseignant à l’ENSA de Marseille, et Jean-François Chougnet, président du MuCEM, ont eux aussi répondu présent pour encadrer cette conférence. Erick Saillet, photographe partenaire de l’évènement, a contribué à immortaliser cette soirée. Après un rapide mot d’accueil de Ora Ïto, propriétaire du MAMO, les deux intervenants ont évoqué des projets marquants de leur carrière, et abordé des problématiques propres au métier d’architecte.
La genèse de cet évènement
« Ce qui a réuni ces deux architectes, c’est une fenêtre… ou plutôt le choix d’une fenêtre », a introduit Jean-Lucien Bonillo. C’est en effet par l’intermédiaire de José Maria Ferreira, ingénieur à l’origine du système de menuiserie minimaliste OTIMAH!, que se sont rencontrés Eduardo Souto de Moura et Stéphane Fernandez. Réunis à Porto, les deux architectes ont rapidement échangé sur des problématiques communes, et essentielles dans la direction de leurs projets : le rapport à la fenêtre et au contrôle absolu de la lumière, et par là même la relation entre l’intérieur et l’extérieur. Le concept de cette conférence sur l’architecture s’est présenté comme une évidence : aborder des thèmes communs à tous les architectes lors d’une rencontre visant à favoriser la découverte et l’échange. La soirée du 21 octobre 2015 marque désormais la toute première représentation de cette conférence annuelle.
Une approche de l’architecture dans sa globalité
Après avoir été introduits par Jean-Lucien Bonillo, les deux conférenciers ont présenté chacun à leur tour des projets marquants de leur carrière. Stéphane Fernandez a débuté ouvert la conférence en évoquant son travail sur l’Espace polyvalent Arbois-Duranne (13), sur le Centre culturel de Vertou (44), et sur son projet en cours de réalisations : les villas jumelles LL. L’architecte a livré tout en filigrane sa perception sensible de la matière, et l’utilisation qu’il fait de chacune de ses caractéristiques. Pour Eduardo Souto de Moura, l’intégration d’un projet par son environnement, et l’altération inévitable de celui-ci, a été le thème prédominant de son discours. 3 projets de grande ampleur ont été présentés : la construction du métro de Porto, le stade de Braga, et le barrage hydraulique de Foz Tua. Chaque projet exposé a été l’occasion d’évoquer leurs méthodes de travail, leurs façons d’appréhender un projet et son environnement, le rapport à la matière, et le rapport à l’homme. C’est en abordant ces thèmes forts auxquels chaque architecte est confronté, que les deux conférencier ont développé une réflexion globale sur l’architecture, et rassemblé le public. Eduardo SOUTO de MOURA a conclu la conférence en répondant à Jean-François Chougnet, actuel président du MuCEM.
Un lieu emblématique
Née sous les traits de crayon du Corbusier, la Cité Radieuse pensée et conçue pour l’homme, n’a pas été choisie au hasard par OTIMAH!, organisateur de cette conférence. Avec des dimensions à taille humaine, elle est un lieu privilégié de rencontres et d’échanges. Avec ses fenêtres bandeau, destinées à offrir aux occupants une luminosité optimale et une vision panoramique sur l’extérieur, cet édifice est l’incarnation de la philosophie de le Corbusier, ayant inspiré la création du système de menuiserie minimaliste OTIMAH!
Eduardo Souto de Moura
Architecte et enseignant à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Porto (ESBAP), et lauréat du prix Pritzker 2011. Le bureau d’architecture Souto Moura Arquitectos S.A. est un bureau international qui réunit plus de 30 personnes parmi des architectes, stagiaires, archivistes, secrétaires, ingénieurs informaticiens et designers 3D, qu’ils soient juniors ou séniors. L’équipe regroupe une impressionnante diversité d’expériences professionnelles, d’âges et de formations, ce qui apporte une méthodologie riche et complète, mais aussi une ambiance de travail détendue. Leur méthodologie de travail s’appuie sur des croquis, des dessins techniques, de la 3D et des maquettes, mais aussi sur les échanges constants des experts, qui participent à la création d’un processus de développement unique. Cette vaste expérience de travail, utilisant des échelles et des sites variés, permet de donner naissance à de nouveaux projets innovants, ainsi qu’à une recherche constante qui ne concerne pas seulement le langage architectural mais également des systèmes, des techniques et des matériaux de construction.
Stéphane Fernandez
Architecte et enseignant à l’ENSA de Marseille, Stéphane Fernandez a créé en 2011 l’Atelier Fernandez & Serres, basé à Aix en Provence. Composé de 4 jeunes architectes, dont Ivry Serres, l’atelier centre son travail sur des questions du paysage : du paysage urbain au paysage historique, du paysage du construit et non construit. Leur démarche s’étend du champ de l’architecture à une réalité plus complexe. Dans cette perspective l’atelier travaille en collaboration avec diverses disciplines : paysagistes, photographes et écrivains, de manière à produire une approche la plus complète possible. Mais surtout la plus sensible du projet. L’intérêt d’une équipe pluridisciplinaire constituée d’architectes, d’ingénieurs est d’avoir des points de vue différents sur une même question. Cette multiplication des compétences et des intervenants ne doit pas handicaper la prise de décision mais au contraire cette diversité doit être au service du projet. Pour l’Atelier Fernandez & Serres, il semble évident qu’avant d’être un outil de transformation de la réalité, le projet est un instrument de la connaissance. Il permet de favoriser la compréhension du territoire, d’un paysage, de s’interroger sur le sens du vide, de comprendre la dimension culturelle du regard porté.