Presse, Juillet 2015
Photos © Sébastien Véronèse
Dan Graham présente ses pavillons de verre durant tout l’été sur le toit terrasse et le gymnase de la Cité Radieuse à Marseille.
Dan Graham a été exposé dans les plus prestigieuses institutions, de Los Angeles à Paris, ainsi que dans des événements de référence (Biennale de Venise, Documenta…). Né en 1942 dans l’Illinois, il interroge nos modes de vie de manière transversale.
Proche du mouvement conceptuel et minimaliste, il débute sa carrière comme co-fondateur et directeur d’une galerie où il côtoie des artistes tels que Dan Flavin, Sol LeWitt et Donald Judd. Devenu artiste à son tour, Dan Graham place rapidement le spectateur au centre de ses créations. Ce dernier y est intégré par des moyens simples en prise avec la culture populaire. Son parcours éclectique et autodidacte impressionne toujours autant, entre art minimal, rock’n’roll et contre-culture, en passant par le cinéma, la vidéo, la photographie, l’écriture et l’architecture.
L’architecte Dan Graham à l’honneur
En 1978, Dan Graham entreprend en effet de construire un pavillon, le premier de longues séries qui vont séduire, car sa proposition synthétise sculpture et architecture. Construites en verre, ces maisons créent non seulement des effets de transparence. Elles interrogent les frontières entre intérieur et extérieur, entre espaces public et privé.
Dan Graham aime jouer avec les motifs et les matières : il superpose au verre des plaques d’inox, il conçoit des bâtiments rectilignes, puis multiplie les lignes courbes. Il cherche également à modifier la perception du spectateur, à perturber les sens. Ainsi, il ajoute des lentilles déformantes et des petits bassins pour multiplier les illusions d’optique.
Rencontre exceptionelle au MAMO
Cet été, Dan Graham présente donc au Mamo deux pavillons qui sont accompagnés de sept maquettes et d’une sélection de films. C’est grâce au designer Ora ïto, qui a fondé le Mamo, il y a trois ans, et le soutien du programme Audi talents awards, que ces productions spécifiques ont pu être créées in situ : « Mon projet est d’offrir, chaque été, aux visiteurs venus de Marseille et d’ailleurs, une rencontre exceptionnelle entre l’une des plus belles architectures du monde et un grand artiste de notre temps. Qu’un artiste de la dimension de Dan Graham s’installe au MAMO est une formidable manière de rendre hommage à Le Corbusier, cet architecte de génie, à l’occasion du 50ème anniversaire de sa disparition », déclare Ora ïto.
Un lieu de création artistique entre ciel et mer
Ce musée est un étonnant creuset où les disciplines fusionnent. C’est au sommet de la Cité Radieuse édifiée entre 1945 et 1952 que s’est installé le MAMO afin que le chef-d’œuvre de Le Corbusier offre un nouveau territoire en devenant l’écrin et le tremplin de la création à venir.
Et il faut bien admettre que, de jour comme de nuit, cet ensemble est vraiment spectaculaire. Comme le souligne Dan Graham, « ces pièces transparentes et réfléchissantes fonctionnent surtout lorsque le temps change, que les nuages circulent dans le ciel ». Celles-ci permettent en effet d’observer l’environnement avec un œil neuf, d’où le nom de l’exposition Observatory / Playground. Fasciné par l’enfance, l’artiste a conçu des jeux de miroirs convexes et concaves lui rappelant le télescope qu’il avait à 13 ans.
À voir sur place, donc, mais les pavillons de verre seront aussi installés sur la place Vendôme durant la FIAC 2015 dans le cadre du programme Hors Les Murs. Et la galerie Marian Goodman à Paris, qui coproduit Observatory / Playground, accueillera une autre exposition de l’artiste à partir du 5 septembre 2015.
Écrit par Sarah Meneghello
Photos par Sébastien Véronèse