Presse, Juin 2015
Photos © Ora-Ito
Au MAMO, l'artiste américain déploie maquettes et sculptures à l'intérieur comme à l'extérieur.
Pour une fois, s’émerveille Ora-ïto, Marseille devance Paris. Car les oeuvres de Dan Graham, présentées dès demain au Mamo (le centre d’art de la Cité radieuse ouvert par le designer en 2013 dans l’ancien gymnase de l’unité d’habitation Le Corbusier), vont rejoindre la capitale pendant la FIAC, en octobre. Place Vendôme, où l’année dernière l’oeuvre monumentale de Paul MacCarthy avait défrayé la chronique, on retrouvera donc la sculpture de verre réfléchissant et d’acier inoxydable de l’artiste américain (Two Nodes).
En attendant, les Marseillais peuvent profiter des maquettes et pavillons de verre de l’exposition Observatory / Playground, hommage de Dan Graham au ciel, au soleil et à la lune… Le New-Yorkais (qui avait déjà exposé à Marseille en 2004 à la galerie Roger Pailhas) aime placer le spectateur au centre de ses créations. Il lui offre un observatoire insolite en concevant ici une sorte de terrain de jeux pour les enfants.
“Mon travail existe dans le temps, dit-il en soulignant son amour pour les ombres formées au fil de la journée par son installation voulue ludique et très photogénique. Il a moins d’interaction avec l’architecture qu’avec le paysage. C’est un espace alternatif.” Une installation hybride, optique, séductrice, voire holographique, qui forme un parcours que le visiteur entame avec les maquettes, comme autant de réflexions sur l’habitat (Clinic for a suburban site), avec souvent une pointe d’humour comme dans Yin/Yang, parodie d’un jardin zen.
Dan Graham cherche ses influences du côté du mouvement minimaliste, qu’il a accompagné dès ses débuts avec Sol LeWitt ou Donald Judd, mais aussi chez l’auteur Michel Butor, qu’il adore. Ses pièces jouent sur la transparence pour créer un monde à part, où l’on voyage le temps de la visite.
C’est aussi ce que cherche Ora-ïto, le concepteur de cette galerie de la Cité radieuse. “Au fil des expositions se dessine l’identité du Mamo. Je prends les artistes que j’aime, je ne me pose pas 36 000 questions. Je n’imaginais pas l’inscrire aussi vite comme un lieu incontournable de l’art contemporain. Je suis surpris de voir l’engouement des artistes et des visiteurs pour l’endroit”, explique le designer.
Article par Gwenola Gabellec